TND : les étiquettes qui collent
Depuis quelques années, les troubles du neurodéveloppement (TND) occupent une place grandissante dans les conversations des parents, des enseignants et des professionnels de santé.
Les bilans, les tests, les diagnostics se multiplient. Et avec eux, des mots « nouveaux » : TSA, TDAH, dyslexie, dyspraxie, autisme, haut potentiel… autant d’étiquettes qui collent, parfois pour aider, parfois pour enfermer.
Les cas de TDAH, TSA,… n’ont pas augmenté depuis des décennies comme on pourrait le lire parfois. Ils sont juste plus médiatisés.
Mon billet d’humeur sur les étiquettes TND….
Personnellement, je n’ai jamais eu de diagnostics. Pour autant, j’ai toujours eu du mal à lire à haute voie. J’ai toujours écris avec des fautes d’orthographe. J’ai toujours été « tête en l’air ». J’ai toujours eu 50 idées par jour. Et pour autant, je n’ai reçu aucune étiquette de TND.
Aujourd’hui, après une formation forte intéressante sur le TND, je m’interroge.
Mais faut-il vraiment diagnostiquer davantage ? Et surtout, faut-il coller une ou plusieurs étiquettes à chaque différence de fonctionnement ?
Le diagnostic : comprendre sans réduire
Lorsque les difficultés deviennent sources de souffrance, de découragement ou de conflits au sein de la famille, le diagnostic est indispensable. Car, il permet de mettre des mots sur un vécu, de comprendre des comportements, et d’ouvrir la porte à des aménagements utiles à la maison, à l’école ou au travail.
Mais, lorsque tout le monde vit bien la situation, lorsque les apprentissages et les relations se construisent dans un équilibre apaisé, faut-il vraiment chercher un mot pour tout expliquer ? Pourquoi vouloir coller une étiquette si la différence ne fait pas obstacle au bonheur d’apprendre et de vivre ensemble ?
Personnellement, je me suis éclaté à l’école après le BAC. J’ai eu 15/20 en « Français » au BTS car une prof m’a demandé de penser autrement. Je me rappelle « Frédéric, tu fais beaucoup de fautes. Alors, il faut se servir des textes et des mots que tu connais. Tu ne sais pas conjuguer un verbe ou écrire un mot, alors, tu utilises un synonyme! »
Les étiquettes : utiles ou encombrantes ?
Une étiquette peut être une clé. Mais, elle peut aussi devenir une barrière.
Hier, on disait d’un enfant qu’il était « tête en l’air ». Aujourd’hui, il devient « TDAH ».
Hier, on disait « il est nul en dictée ». Aujourd’hui, il devient « dyslexique » ou « dysorthographique ».
Hier, les instituteurs, notamment, disaient: « c’est l’idiot », « c’est le cancre », « c’est l’intello », « c’est … « des mots qui se sont de plus en plus transformés en pathologies.
Ces mots modernes traduisent une meilleure compréhension des fonctionnements du cerveau.
Mais, ils peuvent aussi figer la personne dans une case, au lieu de l’aider à en sortir.
Vivre et apprendre autrement
Les TND ne se guérissent pas. Mais on peut apprendre à vivre avec, à compenser, à adapter. Et surtout, on peut construire autrement.
C’est tout le sens de mon approche : proposer un accompagnement pas toujours académique, fondé sur la médiation par le jeu, la manipulation et la créativité, pour développer les fonctions cognitives et exécutives à tout âge.
Sur www.Solutaction.fr, j’explore ces chemins d’apprentissage différents. Les briques LEGO® et DUPLO® deviennent alors des outils pour penser, pour se concentrer, pour communiquer autrement.
Elles permettent à l’enfant, à l’adulte ou au senior de (re)construire ses compétences, non pas par la contrainte, mais par l’expérience, le plaisir et la mise en mouvement.
Changer de regard sur la différence
L’étiquette ne doit pas définir la personne. Elle peut éclairer un chemin, mais ne doit jamais en tracer les limites.
En facilitation cognitive comme en intelligence collective, j’observe chaque jour que la diversité des façons de penser est une force.
Accompagner un enfant ou un adulte « différent », c’est avant tout accepter de regarder autrement.
C’est bâtir, ensemble, une nouvelle manière d’apprendre, de s’exprimer et de se relier aux autres.
Construire autrement, c’est possible.
Pas besoin d’entrer dans une case pour apprendre, évoluer et s’épanouir.
Parfois, il suffit simplement d’un regard bienveillant… et de quelques briques pour ouvrir le champ des possibles.
